Photo d'un homme qui compose un morceau à la guitare grâce aux progressions d'accords en gamme majeure

Improvisez et composez facilement avec les progressions d’accords en gamme majeure

Vous souhaitez vous lancer dans la création de vos propres compositions ? Pour cela, il est essentiel d’imaginer une suite d’accords qui soit harmonieuse à l’oreille. L’apprentissage et la compréhension de la gamme majeure sont un atout précieux pour y parvenir facilement.

Je vous propose ici d’approfondir la notion de progressions d’accords en gamme majeure. Si vous suivez l’ensemble de mes conseils, vous serez en mesure de rapidement construire des accompagnements musicaux beaux et efficaces pour accompagner vos lignes de chant ou vos solos en gamme majeure.

Je vous donne également les principales progressions utilisées dans la musique moderne occidentale, avec des exemples de morceaux connus pour vous les mettre dans l’oreille

Les enchaînements d’accords à la guitare

Revenons tout d’abord sur la notion d’accord. Il s’agit d’un ensemble d’au moins trois notes jouées simultanément, constitué d’une fondamentale, une tierce (majeure ou mineure) et une quinte.

Une progression d’accords est une série d’au moins deux accords à la suite l’un de l’autre. Lorsque l’on souhaite improviser ou composer ses propres grilles d’accompagnement à la guitare, il est très utile de savoir comment enchaîner les accords pour créer une suite harmonieuse.

On peut, bien évidemment, se fier uniquement à son oreille pour écrire une suite d’accords, mais connaître quelques bases d’harmonie vous fera gagner du temps et vous amènera plus d’idées.

C’est un peu comme la poésie : il est tout à fait possible d’écrire un beau poème à l’instinct, mais si vous maîtrisez l’orthographe, la grammaire et les différentes métriques (alexandrins, etc.), vous mettez plus de chances de votre côté de réaliser une belle œuvre.

Les degrés de la gamme majeure

Une gamme est un ensemble de notes, appelées degrés, qui se succèdent dans un ordre précis. Par exemple, la gamme de Do majeur est composée des notes : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Elle fait partie des gammes dites heptatoniques, c’est-à-dire composées de sept notes.

Elle est caractérisée par des intervalles, dont la structure est toujours la suivante :
un ton – un ton – un demi-ton – un ton – un ton – un ton – un demi-ton.

À l’écrit, les différents degrés de la gamme sont retranscrits par des chiffres romains. Si l’on reprend l’exemple de la gamme de Do majeur, les degrés successifs de la gamme s’écrivent comme suit : I – II – III – IV -V – VI – VII. Ils représentent respectivement les notes Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si.

À partir de chacune de ces notes sont construits des accords. Je reviendrai dans un prochain article sur l’harmonisation de la gamme, c’est-à-dire la façon dont les accords sont construits sur la gamme. Ici, prenons simplement pour acquis qu’une gamme majeure harmonisée est constituée de :

3 accords majeurs (les premier, quatrième et cinquième degrés) ;
3 accords mineurs (les deuxième, troisième et sixième degrés) ;
1 accord diminué (le 7e degré).

Très souvent, afin de distinguer plus facilement les accords majeurs et les accords mineurs, on les écrit comme ceci :

Accords majeurs : I, IV, V ;
Accords mineurs : ii, iii, vi.

La connaissance de la gamme majeure est essentielle lorsque l’on joue d’un instrument de musique. C’est elle qui détermine la compréhension de la théorie musicale de base. Elle permet, à terme, de gagner en autonomie dans la création de compositions et de solos.

Focus sur la gamme pentatonique majeure

Comme son nom l’indique (penta signifie « cinq » en grec), la gamme pentatonique est composée de cinq degrés : I – II – III – V – VI. Elle est qualifiée de majeure car elle contient une tierce majeure.

On peut remarquer qu’elle contient les mêmes degrés que la gamme majeure, sauf le quatrième et le septième.

La gamme pentatonique majeure est particulièrement utilisée dans l’élaboration de solos et d’improvisations dans le rock, le blues, la soul et le folk. Elle est simple à mémoriser et peu complexe à jouer.

Les progressions d’accords I, ii, III, V et vi fonctionneront donc parfaitement avec la gamme pentatonique majeure. De la même façon, on peut improviser sur la gamme pentatonique majeure sur n’importe quelle progression d’accords construite sur la gamme majeure.

Solo en mode ionien, en gamme majeure ou en penta majeure ?

Le mode ionien est le premier mode de la gamme majeure. Par abus de langage, quand on dit que l’on compose un solo ou que l’on improvise sur « la gamme majeure », on parle en réalité du mode ionien.

Sur une progression d’accords en gamme majeure, il est donc possible de jouer un solo soit en pentatonique majeure, soit en mode ionien (appelé le plus souvent « gamme majeure »), soit en mélangeant les deux.

Transposition des progressions d’accords en gamme majeure avec les barrés

Si vous avez peu de bases en théorie musicale, il peut être un peu complexe au début de transposer les progressions d’accords dans toutes les tonalités. Utiliser des barrés peut vous aider à changer la tonalité de vos grilles d’accords de façon plus visuelle que théorique.

Par exemple, pour décaler les accords en tonalité de Ré, il suffit de déplacer de deux cases vers la droite toutes les positions d’accords proposées en tonalité de Do. Vous pouvez également utiliser les powerchords. Il s’agit, en français, des « accords de puissance », ou « accords de quinte ». Ce sont des accords simplifiés, constitués uniquement de deux degrés, la tonique et la quinte. Ils sont principalement utilisés en rock, hard rock et métal.

Les progressions d’accords peuvent également être jouées en arpèges, ou encore avec des accords enrichis (septièmes, neuvièmes, etc.).

Les cadences majeures

Les progressions d’accords en gamme majeure les plus utilisées

Les cadences sont des enchaînements de degrés tellement utilisés que des noms leur ont été attribués. Elles constituent le squelette harmonique de la plupart des genres musicaux occidentaux et, plus largement, de notre culture musicale anglo-saxonne et européenne.

Nos oreilles étant habituées à les entendre partout depuis notre naissance, les cadences sont des aides précieuses lorsque l’on souhaite créer une composition musicale.

Commençons par les deux plus courantes en gamme majeure : la cadence parfaite et la cadence plagale. Utilisées depuis plusieurs siècles, on les retrouve couramment dans la musique d’église, mais aussi en pop, rock, country, folk et à peu près tous les styles musicaux modernes.

Pour rappel, les noms d’accords sont indiqués à l’écrit par des lettres en majuscules. Si vous n’êtes pas familier avec cette notation, allez jeter un coup d’œil à l’article sur les accords de base, où je vous explique cela en détail.

La cadence parfaite

La cadence parfaite est un enchaînement des degrés V et I. Cette cadence a un effet d’aimant, l’accord V « appelle » l’accord I musicalement parlant. Elle est souvent utilisée pour conclure un morceau, ou une section musicale.

La cadence parfaite peut être comparée au point final d’une phrase.

Exemple en tonalité de Do : G | C, ou C | G | C ;
Exemples de morceaux : Blurred Lines de Robbin Thicke (G | D) en tonalité de Sol, Achy Breaky Heart de Billy Ray Cyrus (A | E) en tonalité de La.

La cadence plagale

La cadence plagale est un enchaînement des degrés I et IV :

Exemple en tonalité de Do : F | C, ou C | F | C ;
Exemple de morceau : Should I stay or should I go, des Clash (A | D | A), en tonalité de La.

Il est tout à fait possible de mélanger la cadence parfaite et la cadence plagale. Voici quelques propositions de mix :

  • I | IV | V (C | F | G) => Exemple : All Apologies de Nirvana (A | D | E), en tonalité de La ;
  • I | IV | V | IV (C | F | G | F) => Exemple : La Bamba de Ritchie Valens, en tonalité de Do ;
  • I | V | IV (C | G | F) => Exemple : Knocking on Heaven’s door de Bob Dylan (G | D | C | C), en tonalité de G ;
  • V | IV | I (G | F | C) => Exemple : Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd (D | C | G | G), en tonalité de G ;
  • I | IV | V | I (C | F | G | C) => Exemple : To be with you de Mr Big (G | C | D | G), en tonalité de G.

Il est courant de débuter et/ou de finir un enchaînement d’accords par le degré I (Celui qui donne la tonalité du morceau). Cela permet à l’auditeur, de manière souvent inconsciente, d’identifier directement la tonalité de la chanson.

L’anatole

Cette cadence est très courante et très utilisée dans de nombreux styles musicaux, notamment le jazz, la pop ou le rock. Elle est constituée de l’enchaînement suivant :

I | vi | ii | V, ou I | vi | ii | V | I.
En tonalité de Do, cela donne la progression : C | Am | Dm | G.

Exemples connus d’anatole :

Tous les garçons et les filles (Françoise Hardy) : C | Am | Dm7 | G7, en tonalité de Do ;
Blue Moon (Jazz) : F | D | Gm | C, etc. (tonalité de Fa).

À noter : Il est courant de remplacer le I par le iii, ou le ii par le IV.
Cela nous donne donc les deux progressions suivantes :

  • iii | vi | ii | V
    En tonalité de Do, cela donne la progression : Em | Am | Dm | G.
  • I | vi | IV | V
    En tonalité de Do, cela donne la progression : C | Am | F | G ;
    => Exemple de morceau : Stand by Me de Ben E. King (A | F#m | D | E | A), en tonalité de A.

Le II V I

La cadence II V I est particulièrement utilisée en jazz, mais on la trouve dans beaucoup d’autres genres musicaux. Comme son nom l’indique, elle est constituée de l’enchaînement des degrés ii, V et I.

On peut la considérer comme une cadence parfaite (V | I) précédée du second degré.

En tonalité de Do, cela donne : Dm | G | C ;
Exemple de morceau : Giant Steps de John Coltrane, entièrement constitué d’enchaînements de ii V I.

Les degrés iii et vi dans les progressions d’accords majeures

Ajouter les degrés iii et vi de la gamme apporte à vos compos une touche un peu plus mineure, voire légèrement mélancolique. Cela permet de nuancer un peu les sonorités de votre grille d’accords. L’impression d’ensemble reste majeure, mais avec un feeling plus doux, plus mélodique.

  • I | V | vi | IV => C | G | Am | F, utilisé dans énormément de morceaux. On peut citer notamment No woman no cry de Bob Marley ou Let it be des Beatles, tous les deux en tonalité de Do ;
  • I | vi | iii | V => C | Am | Em | G ;
  • I | vi | iii | IV => C | Am | Em | F ;
  • I | V | iii | IV => C | G | Em | F.

Dans l’apprentissage de la guitare, ou de tout autre instrument, la compréhension de la gamme majeure est indispensable. Elle constitue le fondement de la théorie musicale de la musique occidentale, et apprendre à l’utiliser vous aidera aussi bien pour l’improvisation que pour la composition.

Inspirez-vous des enchaînements d’accords proposés dans cet article, essayez-les dans différentes tonalités et amusez-vous à créer vos propres morceaux !

Retrouvez en vidéo des exemples de la majorité des progressions proposées précédemment :

 

Article rédigé en collaboration avec Irène Golliot

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